Nul n'est prophete en son pays - Mireille Mathieu en est un bel exemple. Issue de la classe ouvriere avignonnaise, cette aînée d'une famille de quatorze enfants travaille a l'usine lorsqu'elle est découverte en 1965 a l'occasion d'un télé-crochet. Le célebre imprésario Johnny Stark prend alors sous son aile la jeune fille timide de 19 ans haute comme trois pommes mais a la voix puissante, qui reve de marcher dans les pas de son idole Édith Piaf, avant de la propulser sur la scene de l'Olympia en premiere partie de Sacha Distel. Commence alors un conte de fées que l'artiste a l'inaltérable coupe au bol entretiendra six décennies durant par sa discipline de travail et son sens du sacrifice. Mais la carriere de Mireille Mathieu fait vite l'objet d'un étonnant paradoxe. Bravo, tu as gagné Boudée par la critique musicale hexagonale, souvent moquée pour son style vocal et son look un brin datés, l'interprete de Bravo, tu as gagné et de La Paloma adieu s'impose pourtant comme l'une des plus fameuses ambassadrices de la langue et de la culture françaises a l'étranger. Ayant enregistré des ses débuts des titres en allemand, qu'elle chante lors de tournées triomphales des deux côtés du Mur, Mireille Mathieu accede des les années 1980 au rang de star en Russie, en Chine ou encore au Japon, ou elle incarne une certaine image de la France éternelle. En faisant témoigner Stéphane Bern ou le parolier Frédéric Zeitoun, ce portrait documentaire retrace l'extraordinaire parcours d'un mythe aussi raillé que célébré, et décortique un phénomene planétaire de la chanson populaire.